BD, livres et jeux, même combat ?

Le week-end dernier, disposant d’une ou deux heures d’attente dans la galerie commerciale du Cora de Rocourt (mes trois femmes faisaient les boutiques), je me suis acheté le journal Le Soir histoire de tuer le temps. La partie du journal intitulée « monsoir magazine » est dédiée à la culture: musique, cinéma, télé (quoique, parler de culture pour ce média est peut-être un peu excessif), livres et BD. Bon, il n’y est pas encore question de jeux, mais cela arrivera bien un jour.

Si je vous parle de cet opuscule culturel, c’est parce que j’y ai trouvé deux articles qui m’ont interpellé. Le premier concerne les BD et expliquent que les tirages sont repartis à la hausse en 2014 après une légère stagnation en 2013. Au total, ce ne sont pas moins de 3.946 nouveautés qui ont vu le jour (avec, en prime, 1.058 rééditions soit un total de 5.004 BD sur l’année). En 2001, il n’y en avait eu que 1.395 mais, manifestement, la tendance est à la hausse depuis cette époque avec un maximum atteint en 2012. Par contre, les tirages sont systématiquement en baisse par rapport à 2013 (à l’exception du Chat de Geluck). Plus de BD, moins de tirages pour chacune d’elles… Voilà qui me rappelle quelque chose. Pour la petite histoire, sachez que les grands vainqueurs toutes catégories sont Blake et Mortimer Tome 23 avec un tirage de 430.000, suivi de Joe Bar Team tome 8, de Largo Winch tome 19 et du Chat tome 19 (350.000 chacun). Le dossier est réalisé par Daniel Couvreur, Le Soir du 03.01.15; source: Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (l’Association des critiques et journalistes de bandes dessinées).

Le deuxième article, de Jean-Claude Vantroyen (Le Soir du 03.01.15), parle de la rentrée littéraire de ce mois de janvier 2015. C’est qu’il y a deux rentrées littéraires chaque année. Celle de la rentrée scolaire avec ses prix prestigieux et celle du début d’année (de janvier à mars). Pour 2015, on compte pas moins de 549 nouveaux romans sans compter les Polars, les livres de SF, de fantasy ou jeunesse qui ne connaissent pas vraiment de rentrée. Vu qu’il y en a eu 607 lors de la rentrée de septembre, cela nous donne 1.156 livres! Et l’auteur de titrer son article: « L’offre reste riche. Trop? Peut-on regretter l’abondance? » Il signale que les éditeurs y trouvent leur compte puisque les livres de la rentrée de septembre se sont mieux vendus qu’en 2013 (tiens, comme pour la BD!) mais regrette cette surabondance de livres qui fait que les critiques et les libraires n’ont plus le temps de tout lire. et qu’ils sont donc obligés de faire des choix sans être certains qu’il s’agit des bons. Et je ne vous parle pas du problème du stockage de tous ces ouvrages qui s’apparente, pour les libraires, à celui que connaissent les Bédéeries depuis de nombreuses années.

Finalement, me direz-vous, pourquoi donc parler de BD et de livres alors que nous sommes sur un site de jeux de société? D’abord parce qu’il y a un lien immédiat puisque l’un des jeux parus fin 2014 chez Ystari est Witness sous la licence Blake et Mortimer. Et puis, en vous parlant de BD et de livres, ne vous ai-je pas justement parlé d’un problème connu par le jeux de société depuis 4 ou 5 ans et qui ne cesse d’interpeller tous les intervenants du milieu. Alors, la question reste posée: doit-on regretter l’abondance?